13 mars 2022
Carnet / Réponses à quelques questions et remarques récurrentes à propos de mon activité d’auteur.
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05 avril 2019
Carnet / Des mathématiques et des papillons de nuit
La vie d’un être humain ressemble à celle d’un papillon de nuit victime de la pollution lumineuse. S’il rencontre un réverbère, il ne peut s’empêcher de s’en approcher et de s’épuiser à tourner autour de cette lumière qui non seulement ne l’éclaire pas mais encore le précipite dans les ténèbres.
C’est exactement ce que j’ai pensé au salon du livre de Nantua où je suis passé en touriste voici quelques semaines et où le premier stand sur lequel je suis tombé était celui d’une auteure d’ouvrages proposant une alternative à l’approche et à l’enseignement des mathématiques. Je précise tout de suite qu’il s’agissait d’une personne très sympathique et sincère dans sa volonté bienveillante de transmettre l’intérêt et le goût pour cette discipline indispensable et déterminante dans les progrès de l’humanité. On peut être conscient de l’importance et des bienfaits des mathématiques sans rien y comprendre, ce qui est hélas mon cas.
Mon incapacité totale et peut-être pathologique à saisir et à pratiquer le raisonnement mathématique me fit donc décliner la proposition d’un auteur du salon qui voulait me présenter la dame derrière son stand mais celle-ci m’entendit lui répondre que les maths avaient détruit ma vie, ce qui ne manqua pas de l’encourager à s’adresser à moi pour me présenter son travail. Puisque nous étions de fait mis en relation, je m’empressai de nuancer mon propos : ce ne sont pas les mathématiques qui ont détruit ma vie mais leur utilisation comme outil de sélection.
Dans le système scolaire, point de salut pour qui reste en carafe en maths dès le début ainsi que cela se produisit pour moi. Il en eût été tout autrement si j’avais été juste capable d’atteindre un niveau ne serait-ce que médiocre, quitte à me maintenir un peu en dessous de la moyenne mais je ne pus même pas atteindre cet objectif, ce qui me colla l’étiquette de cancre au milieu du front et me ferma toutes les portes. Les conséquences furent bien sûr désastreuses.
La vie m’offrit heureusement d’autres opportunités et un certain nombre de coups de chance qui me firent échapper au pire mais il est aussi vrai que sans le soutien permanent de ma famille et de mes proches, je ne sais que trop ce que je serais devenu dans cette spirale de l’échec. Malgré la vie agréable que je mène avec ce handicap, une vie bien plus confortable que celle à laquelle auraient pu prétendre plusieurs premiers de la classe qui n’avaient aucun problème en maths comme dans toutes les autres disciplines, je n’ai jamais pu oublier ce sentiment terrible, cette sensation de danger et cette panique qui s’abattent lorsqu’on entend les portes se fermer et les verrous claquer les uns après les autres.
J’ai pourtant le souvenir d’un résultat en maths, au lycée, mais cette petite victoire est marquée du sceau de l’absurde. Je ne saurais dire par quel maléfice, j’avais abouti à un résultat juste avec un raisonnement faux (il paraît que c’est possible en maths) mais comme c’est le raisonnement qui compte, je ne m’en trouvai pas plus avancé, ce qui finit de me dégoûter de cette masturbation intellectuelle.
Je ne fus donc pas un client pour la dame qui vendait ses petits manuels aux couvertures ludiques et colorées. Pour m’en excuser mais aussi pour prendre la fuite, je ne trouvai rien d’autre à lui dire qu’il était désormais pour moi trop tard pour un nouveau rendez-vous avec les maths. Après avoir passé une grande partie de ma vie à élaborer d’incessantes stratégies d’évitement, de contournement et de dérobades face au récurrent obstacle qu’ont été pour moi les maths, et ceci jusque dans les aspects les plus inattendus et les plus triviaux de mon existence, je ne vais pas entamer une psychanalyse de vingt ans pour me retrouver un jour, au bout du rouleau, à comprendre pourquoi je n’ai rien compris, foi de papillon de nuit !
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21 mars 2017
L'exposition « Portraits croisés » (Jean-Jacques Nuel et Dominique Laronde) à la médiathèque de Nantua (Ain)
Jean-Jacques Nuel à Nantua
L'exposition « Portraits croisés » proposée par les éditions Le Pont du Change et mon ami et éditeur Jean-Jacques Nuel pendant le salon du livre de Nantua à l'espace André Malraux est transférée à la médiathèque de Nantua durant 2 semaines.
L'ensemble comprend 16 dessins en noir et blanc, dont 5 rehaussés de couleurs, de Dominique Laronde, illustrant 16 textes de Jean-Jacques Nuel.
Le thème général est celui de la littérature et des écrivains.
Les dessins sont de format A4 et présentés dans des encadrements sous-verres avec bord aluminium 30 x 40 cm. Les textes sont imprimés sur papier fort A4 et collés sur des cartons-mousses de taille légèrement supérieure.
C'est la première fois que cette exposition est montrée au public dans son intégralité.
Un livre artisanal a été réalisé par les éditions Le Pont du Change, regroupant textes et dessins.
(dessins de Dominique Laronde)
00:35 Publié dans Agenda/Rendez-vous | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dominique laronde, jean-jacques nuel, salon du livre de nantua, portaits croisés, nantua, ain, rhône-alpes auvergne, blog littéraire de christian cottet-emard, prairie journal, dragon ange et pou, tu écris toujours ?, signature, dédicace, dessin, médiathèque de nantua